lundi 23 août 2010

Nox

*Ils se relevèrent tous les deux, lentement, le regard accroché l’un à l’autre. La fascination, la passion, l’immense amour qu’ils sentaient brûler dans leur cœur empêchaient leurs yeux de se détacher. La nuit tiède les enveloppait dans un manteau de soie, tissant autour d’eux une toile enchantée. Comme dans un rêve, leurs mouvement étaient ralentis, chaque seconde prenant la valeur d’une vie entière, l’air semblait comme figé. Ils contemplaient chacun leur trésor, leur ciel, la personne qui éclipsait tout le reste. Même le temps était vaincu. Par un simple regard, ils sentirent leur cœur battre d’une nouvelle ardeur, la vie se répandre dans leurs veines à une vitesse défiant celle de la lumière. Un silence sacré s’était installé entre les deux amants qui n’aspiraient qu’à effacer la distance qui les séparaient.
*Une lame vint déchirer le ruban de tendresse qui les liaient. La détresse apparut dans leurs yeux, répandant un venin destructeur dans chaque fibre de leur corps, tandis qu’ils échangeaient leur dernier regard. Leur émotion se passait de mots, ils savaient la tristesse de l’autre, ils sentaient la leur les dévorer de l’intérieur. Ses jambes prêtes à céder sous le désarroi, la déesse fut la première à briser l’enchantement, et arracha son regard de l’être pour lequel elle eut tout sacrifié. La nuit devint soudain glaciale. L’Esprit de lumière regarda lentement s’éloigner sa bien-aimée, le cœur déchiré, les entrailles vides. Aucun d’eux ne versa de larmes. Ils s’aimaient d’un amour profond, et la douleur, le manque absolu qu’ils ressentaient surpassaient les larmes.
*L’Être lumineux ferma les yeux longtemps. Il lui fallut toute sa force et son courage pour les ouvrir, se retourner puis disparaître dans le ciel. On dit que cette nuit-là, il plut beaucoup, d’une pluie fine, étincelante à la lueur de la Lune, et que c’est depuis ce temps là que l’astre nocturne porte de nombreuses meurtrissures.

lundi 16 août 2010

Je t'ai donné la clé


Quand il parle d’amour,
J’en tremble, j’en frissonne,
C’est un Dieu, c’est un homme,
Qui refuse tout secours.

Même s’il ferme son cœur
Et contient son malheur,
Quand il doute, quand il ment,
Je le sais, je le sens.

Et il souffre secrètement,
Car pour lui ce serait perdre,
Que d’appeler à l’aide.
Mais moi, je l’entends.

Je sais que dans le fond,
C’est un petit garçon,
Qui a peur, qui a froid,
Et besoin d’affection.

Mais il veut être fort,
Digne et sage à la fois,
Le silence est sa loi
C’est également son tort.

Mon roi, viens dans mes bras,
Je pleurerai avec toi.

mercredi 4 août 2010

Ame ou soeur ?

A toi, dédié seulement à toi, sûrement que tu te reconnaîtras. Tu es une partie de moi, tout comme je vis quelque part dans ton cœur. Je suis capable de vivre indépendamment de toi, mais je sais que je reviendrai toujours à ce point fixe. Si jamais la mort te prenait, je sais que mon cœur s’arrêterait, sans que j’essaye de le ranimer. Cette certitude est depuis longtemps inscrite dans mon cœur, bien que je n’en trouve pas la véritable raison. J’ai beaucoup cherché, me demandant si ma vie dépendait vraiment de la tienne, puis j’ai enfin trouvé la réponse : la douleur. La douleur de perdre ce que je considère comme ma moitié, malgré les dilemmes et les contrariétés qui résultent de cette fusion, me démolirait sans aucun doute. Je ne sais pas ce que tu m'apportes, mais je sais le manque qu’engendre ton absence. Lorsque tu es là, je me sens complète, absolue, forte. Mais, même loin de moi, je te ressens. Je ne suis jamais seule. Une partie de moi vit ailleurs, respire, parle. Je sais que nous sommes toujours en connexion. Je ne suis jamais seule…

dimanche 1 août 2010

Bénédiction ou Malédiction?

Un pouvoir singulier offert à une petite fille ordinaire. Cette enfant en effet avait le pouvoir de sonder les gens, de les comprendre et d’interpréter le moindre de leur comportement. Cette petite était dotée d’une compassion sans limite, puisqu’elle était capable de sonder chaque émotion, chaque angoisse, chaque frisson. Mais elle se trouvait être une sorte d’antenne radio pour tous ces sentiments. Elle ne se contentait pas de les sonder… elle les ressentait.Le désarroi et la tristesse des autres la touchaient au plus profond de son cœur et elle devenait elle-même malheureuse, comme si leurs émotions lui avaient été transmises. Voilà d’où lui venait cette incroyable compassion : elle-même désirait être réconfortée.