dimanche 25 mars 2012

Illubrille

A gauche. A droite.
Silence et bruit de rien.
Le carrelage est froid, les mains moites.
Le chat dort sur les coussins.

Vite, vite,
Les petits pieds se précipitent.
Stop. Ha ! Ils ne m’auront pas !
Plume-de-Satin est plus agile qu’un chat

Faufile, s’étire et s’envole…
Personne. Coup de bol.
Une vitre ouverte
Saut par la fenêtre …

Poum ! L’herbe est douce, le cœur léger.
Et cet air embaumé des parfums de l’été…
Même la Terre semble laisser s’épanouir
Un profond et paisible soupir.

Mais où est-elle ?
Elle répand son éclat
Sur tout le noir du ciel
Mais je ne la vois pas.

La campagne est jolie
Toute ensommeillée.
Les odeurs de la nuit
Ont tout enivré.

Bon, mais où est celle que je suis venue voir ?
A-t-elle un rendez-vous ?
Est-il déjà si tard ?
Fait-elle la cour aux loups ?

Et les petites jambes se jettent éperdument
A travers les routes et les champs
Pas de voiture, ni de lapin…
J’aurais tant voulu en voir un.

A droite. A gauche. Toujours personne.
Et pas un bruit.
Dans un village, un clocher sonne.
Minuit.

Alors, au douzième coup, la reine des ténèbres
Parée de sa plus blanche brillance,
Le sourire malicieux, la robe en faïence,
Soulève le rideau bleu et entre sur la scène

Plus belle qu’une cantatrice
Et l’égale d’un Dieu,
Si elle pouvait chanter elle enchanterait les cieux
Et ferait tressaillir les plus sombres abysses.

La petite fille, adorative, pria pour ne jamais
Détourner son regard de la lune orgueilleuse,
Qui exauça son souhait :
Pour toujours, l’enfant fut absorbée dans son aura laiteuse.