dimanche 31 mai 2009

Songe...


Dans un ciel noir de nuages, la vue troublée par la pluie qui se déchaînait dans les rues de la petite ville, la jeune fille se trouvait seule, frêle, blanche, le regard fixé obstinément sur un pendentif qu’elle tenait à la main.
Les mèches de ses cheveux mouillés se collaient à son visage déjà ruisselant de larmes, sans qu’on pût distinguer les gouttes d’eau qui tombaient du ciel et celles qui coulaient de ses yeux. Ses paupières baissées dissimulaient à moitié deux iris couleur ambre, obscurcis par de longs cils épais.
Elle arpentait les rues en pleurant silencieusement, ses épaules et ses lèvres tremblant sous le chagrin et les assauts de la douleur sur son cœur. Elle se sentait prisonnière depuis longtemps, n’avait que les larmes pour se libérer de sa souffrance. La jeune fille passait, telle un fantôme, pâle, absente, et ne semblait pas s’apercevoir de ce qui l’entourait, la pluie ou les passants qui la regardaient avec curiosité.
Puis soudain, comme frappée par la foudre, elle revint brutalement à la réalité, sortit de sa torpeur. Elle leva vivement les yeux, le regard calculateur, et se mit à détailler chaque élément du paysage à toute vitesse. Les hautes maisons en pierre, la chaussée pavée, les fleurs des balcons dégoulinant abîmées par la pluie, les trottoirs étroits, les flaques d’eau reflétant le ciel nuageux : tout fut analysé dans les moindres détails, ses pupilles percevant parfaitement les choses malgré la pluie.
La jeune fille arrêta son regard sur une rue sombre qui partait vers la droite et s’y dirigea sans hésitation. Elle marchait d’un pas vif, courant presque, avec une détermination impressionnante, toute son âme tournée vers le lieu de sa destination.


____________________________________________________________
________

Aucun commentaire: